Démonstration de Pole-Chess ce samedi rue Braille

Petite entorse à nos habitudes ce samedi : en raison de compétitions adultes, les cours auront lieu dans la salle du 1, rue Braille. A cette occasion, à 19h, Charles Nicolet initiera petits et grands à une nouvelle discipline mariant avec bonheur le sport et les échecs.

Le pole-chess est une combinaison audacieuse d’échecs et de pole-dance. Elle ne nécessite pas beaucoup de matériel : une table, deux chaises, un jeu d’échecs, et une barre de pole-dance.

Au début de la partie, les deux joueurs sont assis devant l’échiquier, et jouent normalement leurs coups. La différence avec une partie normale apparaît quand un des joueurs capture un pion ou une pièce à son adversaire : il doit alors se lever et exécuter à la barre une figure plus ou moins élaborée, en fonction de l’importance de la pièce capturée : un simple tour de la barre pour un pion, un basic cradle pour un cavalier, un cross-knee release pour un fou, un hip lock walk down pour une dame, etc.

En exclusivité pour rueil-echecs.com, le génial inventeur de cette nouvelle discipline a accepté de répondre à nos questions.

Rueil-Echecs : « Charles, comment vous est venue l’idée du pole-chess ?

Charles Nicolet : Comme la plupart des grandes inventions, le pole-chess est né d’un hasard. Comme vous le savez, nous partageons la salle de la rue Braille avec un cours de pole-dance. Chaque samedi à 19h, nous devions céder la salle aux danseuses. Cela nous posait régulièrement des problèmes, notamment les jours de compétitions quand certaines parties traînaient en longueur. Récemment, nous avons même dû demander au professeur de danse d’annuler un de ses cours. C’est alors que je me suis dit : « Pourquoi ne pas fusionner nos deux activités ? ». Et c’est ainsi que nous avons ouvert avec l’école de Pole Dance la première section de Pole-Chess au monde.

Le pole-chess ne réduit-il pas l’importance de la stratégie, au détriment de la forme physique ?

CN : On voit bien que vous n’avez pas encore essayé le pole-chess. La stratégie y est primordiale. Un jour, j’ai défié Yves Lagache en blitz dans cette nouvelle discipline. Vous connaissez mon style offensif : dans la première partie, j’ai attaqué à tout va, et je n’ai pas tardé à capturer pions, tours, dames… aux quatre coins de l’échiquier. Mais après une dizaine d’allers-retours et autant de pirouettes à la barre, j’avais le souffle court, la tête qui tournait… Au milieu d’un half flag invert to brass monkey, je suis resté trop longtemps la tête en bas, ma vision s’est brouillée… Pendant ce temps, Yves, frais comme un gardon, était resté lucide et a maté mon roi avec ses deux pièces restantes. J’ai vite compris que, face à un tel athlète, je ne tiendrais pas la distance si je n’adaptais pas mon style de jeu. Dorénavant, quand je joue au pole-chess, je ne dépasse plus la troisième rangée, et je refuse tous les sacrifices de pièce.

Que gagne le CERM à développer la pratique du pole-chess ?

D’abord, nous pouvons maintenant garder la salle jusqu’à 21h. Ensuite, nous avons quintuplé les effectifs de notre section féminine. Et enfin, le pole-chess encourage nos joueurs à entretenir leur forme physique pour faire bonne figure.

Je crois d’ailleurs savoir que la santé des joueurs du club est une de vos plus anciennes préoccupations ?

En effet. J’ai déjà essayé il y a quelques années d’introduire le chess boxing au sein du CERM, mais la commission d’éthique s’y était opposée au nom de prétendus conflits d’intérêt avec mon activité professionnelle.

A propos d’éthique, ne craignez-vous pas que la cohabitation entre les danseuses de pole-dance et les pousseurs de bois du samedi n’occasionne quelques incidents regrettables ?

J’y ai pensé, bien sûr, et je veillerai au grain. Soyons bien clairs : si une seule de ces jeunes filles se permet un geste, ou même une remarque déplacée, nous mettrons fin immédiatement à l’expérience. »

Rendez-vous tous ce soir à 19h rue Braille, après les cours d’échecs traditionnels, pour une démonstration de pole-chess qui prendra la forme d’un blitz à quatre entre les paires Lagache-Nicolet et Tisseront-Barthomier, qui revêtiront pour l’occasion de seyants justaucorps aux couleurs du CERM. Ensuite, Jean Lucas affrontera l’école de pole-dance en simultanée.

3 Comments

  1. Ah, pardon.
    Il est vrai que j’ai longtemps pratiqué la pole dans un club privé (mon surnom était Titi belles gambettes) mais les années ont passé et le blitz de pole-chess n’est plus de mon âge. J’accepte néanmoins de participer à des parties longues. Pour le justaucorps, je fais du 46, merci.

    Et bravo pour le poisson.

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