Qui perd gagne

Pour la deuxième ronde du championnat de Nationale 4 Jeunes, nous recevions nos voisins de Puteaux pour une rencontre qui s’annonçait serrée, d’autant plus qu’il nous manquait deux titulaires.

En pratique, la salle Barthommier a été, en ce froid dimanche après-midi, le théâtre de deux compétitions bien distinctes.

Sur les échiquiers 6 à 8, c’était un tournoi de blitz à « qui perd gagne ». L’objectif de ce jeu amusant (plus connu des enfants sous le nom de « bouffe tout ») est de donner ses pièces le plus rapidement à son adversaire. A ce jeu-là, nos poussins sont imbattables ! Malgré un coaching serré  avant la partie, rien ne semble en effet pouvoir retenir nos plus jeunes représentants d’enchaîner les coups à toute vitesse, sans prêter aucunement attention aux menaces adverses. Cela donne des parties du genre 1.e4 e5 2.Dh5 Cf6 3.Fc4 Cxh5 (oups ma dame !), le tout expédié en une quinzaine de secondes.

Normalement, cette discipline sauvage reste l’apanage des poussins, mais la mauvaise surprise du jour est qu’Alexandre, à la table voisine,  s’est visiblement laissé contaminer par la folie ambiante au point de se laisser « planter » un mat en f7 au 9ème coup avant même d’avoir commencé à réfléchir !

Bilan de ce jeu de massacre : 6 à 0 pour Puteaux en moins de trois quarts d’heure.

Sur les échiquiers 1 à 5, on s’est en revanche souvenu que les échecs sont avant tout un jeu de réflexion.  A cet autre jeu, les Rueillois se sont montrés à leur avantage, mais malheureusement pas au point de pouvoir remonter le handicap concédé par leurs jeunes coéquipiers.

Gaspard, Martin et Mathieu ont pris logiquement l’ascendant sur leurs adversaires respectifs et ont converti leur avantage sans trop de frayeurs.

Paul, venu en tant que remplaçant, a joué très sérieusement et obtenu une partie nulle encourageante, après avoir même eu un petit avantage en milieu de jeu.

La partie de Valentin était la plus complexe. Il semblait avoir une très bonne compensation pour la qualité gagnée par son adversaire, mais l’oubli d’un coup tactique en milieu de partie lui a coûté une pièce, et bientôt la partie.

Le moment décisif sur les échiquiers minimes : pendant que Gaspard, au second plan, savoure sa position gagnante, Valentin cherche en vain comment contrer le Ca4! de son adversaire.
Le moment décisif sur les échiquiers minimes : pendant que Gaspard, au second plan, savoure en pleine décontraction sa position gagnante, Valentin prend conscience de la force du coup Ca4! de son adversaire.

Au final, Rueil gagne le match d’échecs 6 à 2, mais s’incline 8 à 6 au classement combiné.

Pour la prochaine ronde, j’envisage sérieusement de décréter une mesure éprouvée en d’autres lieux : interdire aux poussins de jouer leur premier coup tant que cinq minutes pleines ne se sont pas écoulées à la pendule. En espérant qu’ils ne se précipiteront pas ensuite pour jouer quinze coups dans la sixième minute !

Bertrand Delafargue

Le résumé du match sur le site du club de Puteaux