N3 : Rueil loupe le coche

Pour la sixième rencontre de l’année, nous avons accueilli ce dimanche le club de Villepinte. Avec seulement un match nul pour quatre défaites, cette équipe semble depuis le début, rencontrer les mêmes difficultés que nous dans ce championnat. Face à cet adversaire modeste, nous pouvions donc espérer remporter notre première victoire de l’année et quitter ainsi la dernière place du classement. Seulement, il est logique de penser qu’au vue des résultats de notre équipe, ce raisonnement fut également celui de nos adversaires.

Nous avions vu la veille que la météo annonçait un soleil radieux. Nous avons donc prévu d’installer nos invités sur les chaises orientées vers les fenêtres afin qu’ils puissent profiter pleinement des rayons apaisants du soleil… et que nous puissions profiter à notre tour, de leurs effets aveuglant. Seulement Dany, notre arbitre, a jugé que notre courtoisie semblait en réalité injuste pour nos adversaires et trouva une solution pour empêcher la lumière de pénétrer dans la salle et donner à nos attaques un aspect trop éblouissant. Les plus conventionnels ont pensé que partager cette salle avec une association de tricot nous auraient permis de coudre des rideaux mais la partager avec une association de judokas aura en tout cas permis à notre arbitre débrouillard d’utiliser des tapis de sol pour obtenir le même résultat.

A 14h30, le café était prêt et les téléphones éteints ; le match pouvait enfin commencer.

Evguény et Dany, les deux arbitres "star" de notre club surveillent la rencontre

Au bout d’une heure de jeu, je fus le premier à terminer ma partie. Mon adversaire est tombé dans un piège tactique où le sacrifice d’une qualité me permit deux coups plus tard de gagner une pièce nette. Je profitai par la suite de quelques imprécisions commises par mon adversaire pour lui placer une attaque conduisant directement au mat.

Coup de projecteur sur les 4 derniers échiquiers

Ce fut ensuite au tour de Yves de montrer à son adversaire que nous étions bien déterminés à remporter ce match. Notre président nous a démontré une fois de plus que la défense Alekhine était une ouverture permettant aux noirs de construire une puissante attaque. Grâce à sa maîtrise du jeu tactique, Yves réussit à mater son adversaire en commençant son attaque par un joli sacrifice du fou en h3.

Les 4 premiers échiquiers. Au premier plan, Cyril, quelques coups avant d'empocher une tour

Au premier échiquier, et avec les Noirs, Cyril gagna une tour sèche dans l’ouverture. Même si cet avantage matériel se fit au détriment d’une forte attaque pour les Blancs, cette dernière ne sera pas suffisante pour inquiéter notre joueur qui réussit à défendre sa position et remporter la partie avant le quarantième coup.

A ce stade de la rencontre, nous menions donc sur le score de 3 à 0. Seulement, il était encore trop tôt pour sortir les flûtes à Champagne. Non pas que cela dérangeât nos joueurs de boire un verre en pleine après-midi mais les échiquiers encore en cours n’affichaient pas clairement une victoire en notre faveur.

Notre féminine Manu dans une forme éblouissante

Notre féminine Manu, qui avait obtenu une bonne position en milieu de jeu, commit une erreur qui lui coûta la dame. Forcément déçue par l’issue de cette rencontre, elle peut tout de même se féliciter d’avoir su obtenir l’avantage avant cet incident.
Au 7e échiquier, Marc Hérouard qui est venu remplacer Pierre Alexandre à la dernière minute, fut contraint à son tour, de céder le point à l’équipe adverse. Confronté à un adversaire jeune et en pleine progression, il tomba dans un piège qui lui fit perdre la qualité. Après s’être battu dans la finale pour sauver la nulle, il fut malheureusement contraint d’abandonner.

Jérôme aborde le zeitnot dans une position compliquée. On remarque en arrière plan l'utilité d'un tapis de sol aux échecs

Jérôme sera le suivant à subir ce retour de bâton. Comme d’habitude, il se lança dans une partie spectaculaire en sacrifiant très rapidement son fou en f7. Mais pressé par le temps, il ne réussira pas à trouver comment tirer profit de sa position et rétablir ce déséquilibre matériel. Il abandonna au terme d’un zeitnot éprouvant.

A ce moment du match, nous étions donc à égalité et il ne restait plus que deux parties en cours, celle de Jean-Claude et celle de Eric Jégo qui fêtait son grand retour à la compétition.

Au premier plan, Jean-Claude réajustant sa casquette

Jean-Claude a joué une partie très positionnelle où seulement deux pions ont été échangés lors des 28 premiers coups. Améliorant progressivement sa position, il réussit à neutraliser les pièces noires avant de déclencher une attaque violente sur le roque adverse. Sans le moindre contre-jeu possible, son adversaire fut contraint d’abandonner.

De son côté, Eric a réussi à se créer un pion passé dès l’ouverture et s’est servi de celui-ci pour mobiliser ses pièces en attaque et fixer celles de son adversaire en défense. Dans une position gagnante, il fût vraisemblablement trop pressé de promouvoir son pion et se fit surprendre par une succession d’échecs au bout de laquelle il perdit une tour nette. Avec un tel déficit matériel, Eric chercha à arracher la nulle mais son adversaire joua avec précision les derniers coups de cette partie et ne lui laissa aucune chance de s’en sortir.

Eric pour son retour à la compétition commettra une erreur dans le zeitnot

Nous terminons donc ce match sur le score final de 4 à 4 et passons tout proche de la victoire. Désormais, le maintien en Nationale 3 s’annonce très difficile et les trois dernières rondes seront plutôt pour nous l’occasion de nous perfectionner avant notre retour en Nationale 4.

Antoine Galtier.